B100 : Un carburant sauvé par l’Assemblée, entre fiscalité et transition écologique

Actualité du 10/11/2025

Le B100 sauve sa fiscalité : une victoire majeure pour la décarbonation du transport routier. Biocarburants : l'Assemblée nationale rejette massivement la hausse des taxes sur le B100 dans le PLF 2026. B100 : le maintien de l'avantage fiscal pérennise une solution immédiate pour la transition énergétique.

Le suspense a été levé. Après plusieurs semaines d'inquiétudes planant sur l'avenir fiscal du B100, le biocarburant a obtenu gain de cause. L'éventualité d'une augmentation drastique des taxes, qui aurait pu remettre en cause la compétitivité et le déploiement de cette énergie verte, a été écartée par les députés. Un soulagement palpable traverse la filière des biocarburants français et l'ensemble du secteur du transport routier engagé dans la transition énergétique.

La menace, portée par une disposition initiale du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026, prévoyait une augmentation des taxes, qui, selon la filière, aurait pu atteindre jusqu'à 400 % sur trois ans pour le B100, et 380 % pour le Superéthanol-E85. Face à ces chiffres, considérés comme une attaque directe contre les efforts de décarbonation, l'alarme avait été sonnée par les acteurs du secteur, notamment par la FNSEA et les transporteurs.

C'est finalement à l'Assemblée nationale, lors de la séance plénière du 3 novembre, que la mobilisation a payé. L'amendement, crucial, proposé notamment par le député MoDem Richard Ramos, visant à maintenir les avantages fiscaux actuels sur le B100, a été adopté par une large majorité : les trois quarts des élus votants ont manifesté leur soutien à cette solution alternative au gazole fossile. Cette victoire transpartisane, face à un projet de hausse fiscale présenté comme non concerté et sans étude d'impact sérieuse, témoigne de la reconnaissance de l'importance du B100 comme outil de décarbonation.

Pour rappel, le B100 est un biodiesel 100% végétal, principalement produit à partir de colza français. Il offre une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'au moins 60 % sur l'ensemble de son cycle de vie par rapport au diesel d'origine fossile. Au-delà de l'impact environnemental, le B100 présente des bénéfices concrets pour les professionnels du transport : outre son avantage fiscal (qui inclut également un droit au suramortissement pour l'investissement dans des véhicules exclusifs B100), il renforce la souveraineté énergétique nationale et sécurise un débouché vital pour l'agriculture française. Il permet en outre aux poids lourds, autobus et autocars Euro 6 qui l'utilisent exclusivement de bénéficier de la vignette Crit'air 1, favorisant leur accès aux zones à faibles émissions (ZFE).

Dans un contexte où le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s'était montré confiant sur l'issue favorable de ce dossier lors d'une récente soirée de l'OTRE, cet optimisme se trouve aujourd'hui justifié. Le PLF qui sera transmis au Parlement intègre donc le maintien, sans limitation de durée, des avantages fiscaux dont jouit le B100. Cependant, le processus législatif n'est pas terminé : le texte doit désormais passer l'étape de l'examen au Sénat, avant un potentiel retour à l'Assemblée pour un vote final. La filière reste donc vigilante quant aux prochaines étapes.

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