À partir du 1er septembre et jusqu’au 12 décembre, le tunnel du Mont-Blanc, axe vital entre la France et l’Italie, sera totalement fermé à la circulation. Cette interruption de 15 semaines vise à permettre des travaux de rénovation sur une portion de 254 mètres de la voûte, dans un ouvrage qui s’étend sur 11,6 kilomètres. Bien que cette période soit traditionnellement moins fréquentée par les automobilistes, elle reste très active pour le transport de marchandises, ce qui laisse présager une forte perturbation du trafic transalpin.
Ce chantier s’inscrit dans une série de rénovations entamées en 2024, et marque une étape importante dans la modernisation de ce tunnel inauguré en 1965. Les autorités françaises et italiennes ne cachent pas leur ambition : à terme, un second tube pourrait voir le jour, à l’image du tunnel du Fréjus, qui a déjà bénéficié d’une telle extension pour améliorer la sécurité et la fluidité du trafic.
Mais cette phase de travaux ne se limite pas à une simple remise à niveau. Elle servira également de test grandeur nature pour évaluer les meilleures méthodes de rénovation à long terme. Les ingénieurs et gestionnaires du tunnel analyseront les technologies utilisées, les impacts logistiques d’une fermeture prolongée, ainsi que l’efficacité des itinéraires alternatifs proposés.
Parmi ces alternatives, le tunnel du Fréjus, situé plus au sud, devrait absorber la majeure partie du trafic détourné. Les prévisions annoncent une augmentation de 80 % du passage des poids lourds sur cet axe, ce qui pourrait entraîner des ralentissements significatifs et une pression accrue sur les infrastructures locales. Environ 90 % des camions devraient s’y reporter, selon les sociétés gestionnaires, ce qui pose la question de la capacité d’absorption du Fréjus et de la coordination entre les deux pays pour limiter les désagréments.
Les autorités ont mis à disposition une carte interactive des itinéraires alternatifs, accessible en ligne et via l’application TMB Mobility. Cette initiative vise à fluidifier les déplacements et à informer les usagers en temps réel sur les conditions de circulation.
Au-delà des contraintes immédiates, cette fermeture soulève des enjeux plus larges : comment concilier sécurité, modernisation et continuité du trafic dans un contexte de transition écologique et de croissance du transport routier ? Le tunnel du Mont-Blanc, par son importance stratégique et symbolique, devient un laboratoire d’expérimentation pour les infrastructures transfrontalières du futur.